Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé. Extrait: Quand un homme en offense un autre, quand par exemple un individu vigoureux et fort frappe quelqu?un de faible, le témoin de cette offense, s?il se place au point de vue moral, éprouve une sensation, qui le pousse à agir doublement. En premier lieu, il veut défendre l?offensé, en second lieu, ramener l?offenseur à la raison. Ces deux besoins dérivent d?une même source morale : le respect de la vie et de la dignité d?autrui qui, psychologiquement, repose sur le sentiment de pitié ou de compassion. J?ai pitié de l?être humain soumis à une souffrance psychique et physique ; la souffrance psychique, plus ou moins consciente, consiste en ce que, en sa personne, une atteinte a été portée à la dignité humaine. Mais la violation extérieure de la dignité humaine dans la personne de l?offensé se trouve infailliblement liée à la chute intérieure de cette même dignité dans l?offenseur : et l?une et l?autre exigent une réhabilitation. Comme le sentiment psychologique, relatif à l?offensé, diffère essentiellement de par sa nature du sentiment que l?offenseur éveille en nous ? le premier étant la vraie pitié, tandis que dans le second l?indignation morale prédomine ? il est de rigueur, afin que cette indignation garde son caractère moral, qu?elle demeure en tout et toujours équitable vis-à-vis de l?offenseur, et qu?elle ne perde jamais de vue les droits de celui-ci, si opposés que soient ces deux droits respectifs. L?un a droit à notre protection, l?autre demande à être éclairé, ramené à la raison. Mais le fond moral de ces deux relations (en tant qu?il s?agit d?êtres doués de raison) est le même, à savoir : l?importance absolue, la dignité de la personne humaine, que nous reconnaissons en autrui, aussi bien qu?en nous-mêmes. Toute violation de cette dignité provoque une réaction morale en nous, et la nature de cette réaction est la même dans les deux circonstances, malgré la différence, voire même l?opposition de leur manifestation psychologique. Dans les cas où l?offense est directement ou indirectement cause de souffrance physique, la victime éveille assurément un sentiment plus fort de compassion, mais, absolument parlant,
Question penale au point de vue ethique, la
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