Le sujet de la Paix est le même que celui des Acharniens : seulement la paix, qui dans cette comédie n’est le vœu que d’un seul homme, est ici l’objet des désirs de tout le monde. Le vigneron Trygée, monté sur un escarbot, arrive à la porte de l’Olympe et découvre la Paix dans une caverne profonde ou elle a été enfermée par la Guerre. Avec l’aide de tous les hommes de bonne volonté, il la délivre. La joie et les fêtes renaissent de toutes parts. Trygée épouse l’Abondance, compagne de la Paix, et le Chœur chante en vers charmants les loisirs de la vie rustique.
PREMIER ESCLAVE.
Apporte, apporte au plus vite de la pâtée pour l’escarbot.
SECOND ESCLAVE.
Voici. Donne à ce maudit insecte ; jamais il n’aura mangé de meilleure pâtée.
PREMIER ESCLAVE.
Donne-lui-en une autre, pétrie de crottin d’âne.
SECOND ESCLAVE.
Voilà encore.
PREMIER ESCLAVE.
Où donc est celle que tu apportais à l’instant ?
SECOND ESCLAVE.
Ne l’a-t-il pas mangée ?
PREMIER ESCLAVE.
Oui, de par Zeus ! il l’a roulée dans ses pattes et l’a avalée en entier. Fais-en tout de suite beaucoup, et épaisse.
SECOND ESCLAVE.
Vidangeurs, au nom des dieux, venez à mon aide, si vous ne voulez pas me voir suffoquer.
PREMIER ESCLAVE.
Encore ! Encore ! Donne-m’en d’un enfant qui sert d’hétaïre ; car l’escarbot dit qu’il l’aime bien broyée.
SECOND ESCLAVE.
Voici. Je me crois, citoyens, à l’abri d’un soupçon : on ne dira pas qu’en pétrissant la farine, je la mange.
PREMIER ESCLAVE.
Ah ! Pouah ! Apporte-m’en une autre, puis une autre, et pétris-en une autre encore.
SECOND ESCLAVE.
Par Apollôn ! je ne puis : je suis incapable de supporter cette sentine.
PREMIER ESCLAVE.
Je vais donc rentrer la bête et la sentine avec elle.
PREMIER ESCLAVE.
Apporte, apporte au plus vite de la pâtée pour l’escarbot.
SECOND ESCLAVE.
Voici. Donne à ce maudit insecte ; jamais il n’aura mangé de meilleure pâtée.
PREMIER ESCLAVE.
Donne-lui-en une autre, pétrie de crottin d’âne.
SECOND ESCLAVE.
Voilà encore.
PREMIER ESCLAVE.
Où donc est celle que tu apportais à l’instant ?
SECOND ESCLAVE.
Ne l’a-t-il pas mangée ?
PREMIER ESCLAVE.
Oui, de par Zeus ! il l’a roulée dans ses pattes et l’a avalée en entier. Fais-en tout de suite beaucoup, et épaisse.
SECOND ESCLAVE.
Vidangeurs, au nom des dieux, venez à mon aide, si vous ne voulez pas me voir suffoquer.
PREMIER ESCLAVE.
Encore ! Encore ! Donne-m’en d’un enfant qui sert d’hétaïre ; car l’escarbot dit qu’il l’aime bien broyée.
SECOND ESCLAVE.
Voici. Je me crois, citoyens, à l’abri d’un soupçon : on ne dira pas qu’en pétrissant la farine, je la mange.
PREMIER ESCLAVE.
Ah ! Pouah ! Apporte-m’en une autre, puis une autre, et pétris-en une autre encore.
SECOND ESCLAVE.
Par Apollôn ! je ne puis : je suis incapable de supporter cette sentine.
PREMIER ESCLAVE.
Je vais donc rentrer la bête et la sentine avec elle.