(Quantum mutatus ab illo !) VIRG.
Quand l’émeute hurla dans nos faubourgs malades,
Quand le peuple, pour voir s’en aller le vieux roi,
Stupide, escalada les hautes barricades,
Ce jour-là je songeais à toi !
À toi, dont nos beaux lys ont ombragé la tête,
Enfant capricieux que la gloire a gâté !
À toi, sublime aiglon, couvé dans la tempête,
Sous l’aile de la royauté !
À toi, chantre de Reims, où la muse française
Du sceptre des Capets a rajeuni les droits,
Et mis un fleuron neuf à la couronne où pèse
La gloire de soixante rois !
Je me disais alors (et je devais le croire)
Je me disais : « Combien gémira de douleur
Le luth harmonieux, si fidèle à leur gloire :
Qu’il sera beau dans leur malheur ! »
Ô ! que tu m’as trompé, jeune homme au cœur de flamme !
Étoile qui sitôt touches à ton déclin !
Chanteur, qui dans les plis de la vieille oriflamme
Berçais le royal orphelin !
Ainsi donc plus d’amour ! plus de ces chants fidèles
Que ta pudique enfance a consacrés à Dieu !
Séraphin, les méchants t’ont coupé les deux ailes
Quand l’émeute hurla dans nos faubourgs malades,
Quand le peuple, pour voir s’en aller le vieux roi,
Stupide, escalada les hautes barricades,
Ce jour-là je songeais à toi !
À toi, dont nos beaux lys ont ombragé la tête,
Enfant capricieux que la gloire a gâté !
À toi, sublime aiglon, couvé dans la tempête,
Sous l’aile de la royauté !
À toi, chantre de Reims, où la muse française
Du sceptre des Capets a rajeuni les droits,
Et mis un fleuron neuf à la couronne où pèse
La gloire de soixante rois !
Je me disais alors (et je devais le croire)
Je me disais : « Combien gémira de douleur
Le luth harmonieux, si fidèle à leur gloire :
Qu’il sera beau dans leur malheur ! »
Ô ! que tu m’as trompé, jeune homme au cœur de flamme !
Étoile qui sitôt touches à ton déclin !
Chanteur, qui dans les plis de la vieille oriflamme
Berçais le royal orphelin !
Ainsi donc plus d’amour ! plus de ces chants fidèles
Que ta pudique enfance a consacrés à Dieu !
Séraphin, les méchants t’ont coupé les deux ailes