Extrait :
Marcus Brutus avait pour ancêtre ce Junius Brutus dont les anciens Romains placèrent la statue de bronze dans le Capitole, au milieu de celles de leurs rois ; elle tenait une épée nue à la main, pour marquer qu'il avait chassé les Tarquins sans retour. Mais ce premier Brutus ayant conservé toute la rudesse de son caractère sans l'adoucir par la culture, semblable à ces épées qui, trempées brûlantes dans l'eau froide, contractent plus de dureté, porta sa haine contre les tyrans jusqu'à faire mourir ses deux fils. Au contraire, Marcus Brutus, dont nous écrivons la vie, s'étant appliqué à former ses mours par l'étude de la philosophie et des lettres, ayant ajouté à la douceur et à la gravité de son naturel l'énergie nécessaire pour exécuter les plus grandes choses, avait, ce me semble, reçu de la nature les dispositions les plus heureuses pour la vertu.
Marcus Brutus avait pour ancêtre ce Junius Brutus dont les anciens Romains placèrent la statue de bronze dans le Capitole, au milieu de celles de leurs rois ; elle tenait une épée nue à la main, pour marquer qu'il avait chassé les Tarquins sans retour. Mais ce premier Brutus ayant conservé toute la rudesse de son caractère sans l'adoucir par la culture, semblable à ces épées qui, trempées brûlantes dans l'eau froide, contractent plus de dureté, porta sa haine contre les tyrans jusqu'à faire mourir ses deux fils. Au contraire, Marcus Brutus, dont nous écrivons la vie, s'étant appliqué à former ses mours par l'étude de la philosophie et des lettres, ayant ajouté à la douceur et à la gravité de son naturel l'énergie nécessaire pour exécuter les plus grandes choses, avait, ce me semble, reçu de la nature les dispositions les plus heureuses pour la vertu.