« La Russie moderne est une vaste télé-réalité, à commencer par le Kremlin lui-même. »
De la Sibérie, où les gangsters produisent leurs propres séries télé et tirent à balles réelles, à Moscou, où les orphelines ukrainiennes rêvent d’être enlevées par un Poutine charmant, la machine médiatique orchestrée par le Kremlin travaille la psyché russe avec les recettes d’Hollywood et de la BBC. Un reality show permanent qui berce les Russes dans l’illusion de l’argent instantané.
Depuis les studios de Moscou, le réalisateur britannique Peter Pomerantsev dévoile les rouages des médias russes au service d’un Président transformiste, revêtant au gré des contextes les visages de l’aventurier, du sportif, de l’amant, du guerrier ou du sauveur. Autant d’images projetées pour tenir en haleine et en laisse un pays que seule la télé unit.
La machine s’est emballée, l’hystérisation atteint son paroxysme. Que se passera-t-il quand les Russes commenceront à se réveiller de cette orgie d’images ? Que se passera-t-il s’ils ne se réveillent pas ?
Immersion dans les rouages de la télévision russe : subtile mélange d’autoritarisme, de divertissement et instrument clé au service de Poutine.
EXTRAIT
Survolé de nuit, Moscou ressemble à une série de périphériques irradiant à partir du petit cercle du Kremlin. À la fin du XXe siècle, les rocades émettaient une pâle lueur jaune. Moscou était réduit à un triste satellite aux confins de l’Europe, réverbérant les derniers feux de l’empire soviétique. Et puis, au début du XXIe siècle, un événement s’est produit : l’argent a fait irruption. Jamais il ne s’en est déversé autant sur une si petite surface en si peu de temps. L’axe orbital de l’Europe s’est déplacé. Gratte-ciel et luxueuses limousines ont soudain illuminé les rocades. Une nouvelle jet-set est apparue, la plus riche, la plus dynamique, la plus dangereuse que le continent ait jamais connue : les Russes. Ils possèdent tout : les plus grandes réserves de pétrole, les plus belles femmes, les fêtes les plus folles. Hier sur le point de tout solder, ils peuvent tout s’offrir aujourd’hui : clubs de foot anglais, équipes de basket américaines, collections d’art, journaux britanniques et compagnies pétrolières européennes. À la fois grossiers et cultivés, rusés et naïfs, ils sont des énigmes aux yeux du monde. Sauf pour Moscou, capitale dont la jeunesse s’enrichit en un clin d’œil, capitale qui se rue tête baissée vers l’avenir, et se transforme si vite qu’elle en fait perdre tout sens des réalités.
CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE
- « Peter Pomerantsev fait parler les Russes. On ne s’ennuie pas dans ce magnifique reportage, brossé à coups de scènes tragi-comiques, mais où transparaît toute la difficulté d’être russe. Long reportage puissant et dérangeant. » (Alain Frachon, Le Monde)
- « Une analyse fouillée de la gigantesque machine médiatique orchestrée par le maître du Kremlin, Vladimir Poutine. » (Le Soir)
- « Un récit écrit tambour battant. » (L’Obs)
- « Un livre édifiant... au royaume de Vladimir Poutine. » (Le JDD)
A PROPOS DE L’AUTEUR
Né à Londres en 1977, de parents russes émigrés, Peter Pomerantsev a passé neuf ans à Moscou jusqu’en 2010 comme réalisateur de documentaires et d’émissions à succès (« Comment épouser un millionnaire ? »). Il a été au cœur du complexe médiatique russe, dont il a exploré les rouages et déchiffré les liens avec le Kremlin. Il écrit dans le London Review of Books, l’Atlantic, Newsweek/Daily Beast, Foreign Policy, Le Monde Diplomatique, le Financial Times et le New Yorker.
De la Sibérie, où les gangsters produisent leurs propres séries télé et tirent à balles réelles, à Moscou, où les orphelines ukrainiennes rêvent d’être enlevées par un Poutine charmant, la machine médiatique orchestrée par le Kremlin travaille la psyché russe avec les recettes d’Hollywood et de la BBC. Un reality show permanent qui berce les Russes dans l’illusion de l’argent instantané.
Depuis les studios de Moscou, le réalisateur britannique Peter Pomerantsev dévoile les rouages des médias russes au service d’un Président transformiste, revêtant au gré des contextes les visages de l’aventurier, du sportif, de l’amant, du guerrier ou du sauveur. Autant d’images projetées pour tenir en haleine et en laisse un pays que seule la télé unit.
La machine s’est emballée, l’hystérisation atteint son paroxysme. Que se passera-t-il quand les Russes commenceront à se réveiller de cette orgie d’images ? Que se passera-t-il s’ils ne se réveillent pas ?
Immersion dans les rouages de la télévision russe : subtile mélange d’autoritarisme, de divertissement et instrument clé au service de Poutine.
EXTRAIT
Survolé de nuit, Moscou ressemble à une série de périphériques irradiant à partir du petit cercle du Kremlin. À la fin du XXe siècle, les rocades émettaient une pâle lueur jaune. Moscou était réduit à un triste satellite aux confins de l’Europe, réverbérant les derniers feux de l’empire soviétique. Et puis, au début du XXIe siècle, un événement s’est produit : l’argent a fait irruption. Jamais il ne s’en est déversé autant sur une si petite surface en si peu de temps. L’axe orbital de l’Europe s’est déplacé. Gratte-ciel et luxueuses limousines ont soudain illuminé les rocades. Une nouvelle jet-set est apparue, la plus riche, la plus dynamique, la plus dangereuse que le continent ait jamais connue : les Russes. Ils possèdent tout : les plus grandes réserves de pétrole, les plus belles femmes, les fêtes les plus folles. Hier sur le point de tout solder, ils peuvent tout s’offrir aujourd’hui : clubs de foot anglais, équipes de basket américaines, collections d’art, journaux britanniques et compagnies pétrolières européennes. À la fois grossiers et cultivés, rusés et naïfs, ils sont des énigmes aux yeux du monde. Sauf pour Moscou, capitale dont la jeunesse s’enrichit en un clin d’œil, capitale qui se rue tête baissée vers l’avenir, et se transforme si vite qu’elle en fait perdre tout sens des réalités.
CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE
- « Peter Pomerantsev fait parler les Russes. On ne s’ennuie pas dans ce magnifique reportage, brossé à coups de scènes tragi-comiques, mais où transparaît toute la difficulté d’être russe. Long reportage puissant et dérangeant. » (Alain Frachon, Le Monde)
- « Une analyse fouillée de la gigantesque machine médiatique orchestrée par le maître du Kremlin, Vladimir Poutine. » (Le Soir)
- « Un récit écrit tambour battant. » (L’Obs)
- « Un livre édifiant... au royaume de Vladimir Poutine. » (Le JDD)
A PROPOS DE L’AUTEUR
Né à Londres en 1977, de parents russes émigrés, Peter Pomerantsev a passé neuf ans à Moscou jusqu’en 2010 comme réalisateur de documentaires et d’émissions à succès (« Comment épouser un millionnaire ? »). Il a été au cœur du complexe médiatique russe, dont il a exploré les rouages et déchiffré les liens avec le Kremlin. Il écrit dans le London Review of Books, l’Atlantic, Newsweek/Daily Beast, Foreign Policy, Le Monde Diplomatique, le Financial Times et le New Yorker.