La supériorité de la marine anglaise fut bien établie dans les divers combats qui eurent lieu entre 1740 et 1763 ; mais la guerre maritime à cette époque n’avait pas encore pris le caractère décidé dont elle porta l’empreinte un quart de siècle plus tard. De notre temps la marine anglaise paraît s’être améliorée en proportion de ce que celle de ses ennemis se détériorait. Cependant, en 1812, le Grec se trouva en face du Grec, — et ce fut alors que vint véritablement — le fort de la guerre. — Le grand changement qui survint dans toutes les autres marines de l’Europe fut uniquement la suite des révolutions qui envoyèrent en exil les hommes expérimentés, et qui, en rendant les armées de terre de première importance pour maintenir l’existence des différents états, laissèrent dans l’ombre les entreprises navales, pour donner au courage et au talent une direction différente et exclusive. Pendant que la France guerroyait, d’abord pour maintenir son indépendance, et ensuite pour dominer tout le continent, la marine n’était qu’un objet secondaire pour elle, car elle n’avait pas besoin de son aide pour entrer à Vienne, à Berlin et à Moscou. C’est dans cette cause et dans d’autres semblables qu’il faut chercher l’explication des nombreuses victoires remportées sur mer par les armes britanniques pendant la grande lutte qui avait lieu en Europe. Elles étaient invincibles en apparence plutôt qu’en réalité, car beaucoup de défaites bien constatées se mêlèrent même alors à ses mille triomphes.
Depuis le temps où sa population put fournir des secours de cette nature, jusqu’au jour de sa séparation, l’Amérique eut sa bonne part dans les exploits de la marine anglaise. Les colons du rang le plus distingué plaçaient volontiers leurs fils dans la marine royale et bien des pavillons flottaient, à la fin du xviiie siècle, au haut des mâts de bâtiments du roi, comme autant de symboles faisant reconnaître des amiraux qui étaient nés parmi nous. Dans le cours d’une vie fertile en événements, nous avons vu des hommes d’autant de rangs, de conditions et de caractères que qui que ce soit puisse jamais en avoir connu ; et nous nous sommes trouvé en contact avec non moins de huit amiraux anglais nés en Amérique, quoique nous n’ayons jamais eu le bonheur de voir un de nos compatriotes élevé à ce rang par son propre gouvernement.
Depuis le temps où sa population put fournir des secours de cette nature, jusqu’au jour de sa séparation, l’Amérique eut sa bonne part dans les exploits de la marine anglaise. Les colons du rang le plus distingué plaçaient volontiers leurs fils dans la marine royale et bien des pavillons flottaient, à la fin du xviiie siècle, au haut des mâts de bâtiments du roi, comme autant de symboles faisant reconnaître des amiraux qui étaient nés parmi nous. Dans le cours d’une vie fertile en événements, nous avons vu des hommes d’autant de rangs, de conditions et de caractères que qui que ce soit puisse jamais en avoir connu ; et nous nous sommes trouvé en contact avec non moins de huit amiraux anglais nés en Amérique, quoique nous n’ayons jamais eu le bonheur de voir un de nos compatriotes élevé à ce rang par son propre gouvernement.