Il y a quatre ou cinq ans, les hasards de la vie me mirent en cor-respondance avec un groupe de travailleurs parisiens. Ils n’étaient guère plus de soixante-dix, mais chacun représentait un corps de mé-tier, et l’on devinait derrière eux toute une armée de camarades. Je n’en ai pas vu un seul face à face : ils m’écrivirent, je leur répondis une lettre assez longue qui courut les ateliers, puis l’un d’eux, qui semblait exercer une certaine autorité par sa droiture et ses lu-mières, m’adressa une proposition qui peut se résumer ainsi :
« Voulez-vous lier avec nous une amitié solide et durable ? Ren-dez-nous un service que ni nos orateurs, ni nos publicistes en titre n’ont jamais songé à nous offrir. Publiez un petit livre qui nous ap-prenne en quelques heures de lecture tout ce qu’il nous est indispen-sable de savoir.
« Voulez-vous lier avec nous une amitié solide et durable ? Ren-dez-nous un service que ni nos orateurs, ni nos publicistes en titre n’ont jamais songé à nous offrir. Publiez un petit livre qui nous ap-prenne en quelques heures de lecture tout ce qu’il nous est indispen-sable de savoir.