Extrait:
Un des caractères de l’art français est la mobilité de sa physionomie. Lorsqu’on étudie l’histoire des phases qu’il a traversées, on ne peut y suivre, comme dans l’histoire des écoles étrangères, le développement continu de principes une fois adoptés. À peine a-t-on applaudi en France aux innovations, qu’on essaie déjà de réagir contre la méthode des novateurs, tandis qu’en Italie, dans les Pays-Bas, en Allemagne et en Espagne, chacune des réformes introduites par les maîtres demeure, pour les générations qui surviennent, un progrès qu’elles s’efforcent de compléter. La foi s’use vite dans notre pays ; le beau auquel nous avions cru à un moment donné nous laisse presque aussitôt indifférens, sinon incrédules, et la vérité telle que nous la comprenions hier court grand risque de devenir à peu près le taux aujourd’hui. De là le défaut d’unité dans l’ensemble des œuvres, l’instabilité des réputations et le caractère contradictoire des talents de notre école.
Un des caractères de l’art français est la mobilité de sa physionomie. Lorsqu’on étudie l’histoire des phases qu’il a traversées, on ne peut y suivre, comme dans l’histoire des écoles étrangères, le développement continu de principes une fois adoptés. À peine a-t-on applaudi en France aux innovations, qu’on essaie déjà de réagir contre la méthode des novateurs, tandis qu’en Italie, dans les Pays-Bas, en Allemagne et en Espagne, chacune des réformes introduites par les maîtres demeure, pour les générations qui surviennent, un progrès qu’elles s’efforcent de compléter. La foi s’use vite dans notre pays ; le beau auquel nous avions cru à un moment donné nous laisse presque aussitôt indifférens, sinon incrédules, et la vérité telle que nous la comprenions hier court grand risque de devenir à peu près le taux aujourd’hui. De là le défaut d’unité dans l’ensemble des œuvres, l’instabilité des réputations et le caractère contradictoire des talents de notre école.