« Pourquoi donc un cheval entier ? »
Depuis tout jeune et l'acquisition de mon premier cheval, mon entourage m'a toujours interrogé de cette sorte. Cent fois, mille fois, la question m'est revenue aux oreilles, le plus souvent suivie d'un aimable conseil : « Castre-le donc, tu auras moins de problèmes » !
Cela ne m'incita pas à renoncer à ces « problèmes», mais davantage à fuir les concepteurs de cette pensée unique, les colporteurs de ce principe universel - en Europe au moins - infondé.
Par la suite, devenu éleveur de chevaux professionnel et accueillant régulièrement des stagiaires au sein de l'exploitation, je fus à nouveau l'objet des investigations de ces jeunes en formation : ceux-ci ne tardaient guère à me questionner dès lors qu'ils s'apercevaient qu'ils n'auraient à manipuler ou monter que des poulains et adultes pourvus de tous leurs attributs mâles.
Toujours pris à brûle pourpoint par cette quête inquisitrice - malgré sa récurrence -, j'ai souvent été décontenancé, déstabilisé, et incapable de répondre aussi clairement, rigoureusement et exhaustivement que je l'aurais souhaité.
« Pourquoi donc ? »
Là, je saurai affirmer qu'il s'agissait de l'inversion du regard critique face à ce sujet qui m'ébranlait, voire me dérangeait ; car à mes yeux, un cheval, c'est entier ! La nature a conçu l'espèce équine de cette façon, un contingent pour moitié de femelles, et pour l'autre d'étalons - au moins potentiellement reproducteurs!
« Pourquoi ? »
C'est ici, dans cette drôle de question, que naît la bizarrerie ! Et voilà la cause de mes difficultés à répondre derechef.
« C'est ainsi, voilà tout ! ».
Un cheval mâle est entier en vertu des normes naturelles, sans lesquelles, de toute évidence, l'espèce n'eût été viable, et sans lesquelles elle ne se serait répandue de la sorte. Les desseins de la Nature furent tels, et je ne puis les justifier outre mesure ! La raison première qui a conduit à la reproduction sexuée ne m'est pas connue ; je ne peux qu'en dresser le constat à ce jour !
Ainsi, la question « Pourquoi conserver un cheval entier ? » me paraît-elle inepte, et c'est au contraire cette autre, « Pourquoi castrer un cheval ? », qui devrait légitimement se poser !
De fait, si aujourd'hui les civilisations européennes ont adopté et universalisé pour leur grande majorité la castration quasi-systématique à l'égard des équins - et de bien d'autres animaux domestiques -, la critique objective voudrait que ce type de pratique devienne communément la cible d'un examen approfondi ; car pour moi, fort de l'image du cheval que j'aime - entier pour le mâle -, la castration a priori n'a pas lieu d'être et me semble d'une aberration indicible. Voilà la première de mes cent-une raison de garder un cheval entier, et elle me paraît pouvoir suffire à elle seule à convaincre les avis divergents.
Pourtant, les interlocuteurs surpris par ma position radicale - ou au moins radicalement opposée à la leur ou à celle qu'ils pouvaient le plus souvent observer dans la plupart des structures équestres, à quelques exceptions près - univers des courses, du spectacle, etc -, ne se contentaient guère, en général, de cette seule assertion, et demeuraient sceptiques même après que j'eus argumenté de différentes façons.
C'est pourquoi, afin de répliquer aux uns, de satisfaire la curiosité des autres, de tenter de persuader les indécis et de soutenir un point de vue très marginal sous nos latitudes, j'ai souhaité réunir dans un petit recueil - que vous commencez de parcourir -, une quantité non négligeable de raisons de garder son cheval entier. J'en ai réunies cent-une, mais la liste qu'elles forment ainsi ne se donne pas pour strictement exhaustive.
J'aborderai différents aspects de la question, naturels et éthologiques, économiques et médicaux, sportifs ou inhérent à la pratique quotidienne, en mêlant la gravité que nécessite le sujet à l'humour
Depuis tout jeune et l'acquisition de mon premier cheval, mon entourage m'a toujours interrogé de cette sorte. Cent fois, mille fois, la question m'est revenue aux oreilles, le plus souvent suivie d'un aimable conseil : « Castre-le donc, tu auras moins de problèmes » !
Cela ne m'incita pas à renoncer à ces « problèmes», mais davantage à fuir les concepteurs de cette pensée unique, les colporteurs de ce principe universel - en Europe au moins - infondé.
Par la suite, devenu éleveur de chevaux professionnel et accueillant régulièrement des stagiaires au sein de l'exploitation, je fus à nouveau l'objet des investigations de ces jeunes en formation : ceux-ci ne tardaient guère à me questionner dès lors qu'ils s'apercevaient qu'ils n'auraient à manipuler ou monter que des poulains et adultes pourvus de tous leurs attributs mâles.
Toujours pris à brûle pourpoint par cette quête inquisitrice - malgré sa récurrence -, j'ai souvent été décontenancé, déstabilisé, et incapable de répondre aussi clairement, rigoureusement et exhaustivement que je l'aurais souhaité.
« Pourquoi donc ? »
Là, je saurai affirmer qu'il s'agissait de l'inversion du regard critique face à ce sujet qui m'ébranlait, voire me dérangeait ; car à mes yeux, un cheval, c'est entier ! La nature a conçu l'espèce équine de cette façon, un contingent pour moitié de femelles, et pour l'autre d'étalons - au moins potentiellement reproducteurs!
« Pourquoi ? »
C'est ici, dans cette drôle de question, que naît la bizarrerie ! Et voilà la cause de mes difficultés à répondre derechef.
« C'est ainsi, voilà tout ! ».
Un cheval mâle est entier en vertu des normes naturelles, sans lesquelles, de toute évidence, l'espèce n'eût été viable, et sans lesquelles elle ne se serait répandue de la sorte. Les desseins de la Nature furent tels, et je ne puis les justifier outre mesure ! La raison première qui a conduit à la reproduction sexuée ne m'est pas connue ; je ne peux qu'en dresser le constat à ce jour !
Ainsi, la question « Pourquoi conserver un cheval entier ? » me paraît-elle inepte, et c'est au contraire cette autre, « Pourquoi castrer un cheval ? », qui devrait légitimement se poser !
De fait, si aujourd'hui les civilisations européennes ont adopté et universalisé pour leur grande majorité la castration quasi-systématique à l'égard des équins - et de bien d'autres animaux domestiques -, la critique objective voudrait que ce type de pratique devienne communément la cible d'un examen approfondi ; car pour moi, fort de l'image du cheval que j'aime - entier pour le mâle -, la castration a priori n'a pas lieu d'être et me semble d'une aberration indicible. Voilà la première de mes cent-une raison de garder un cheval entier, et elle me paraît pouvoir suffire à elle seule à convaincre les avis divergents.
Pourtant, les interlocuteurs surpris par ma position radicale - ou au moins radicalement opposée à la leur ou à celle qu'ils pouvaient le plus souvent observer dans la plupart des structures équestres, à quelques exceptions près - univers des courses, du spectacle, etc -, ne se contentaient guère, en général, de cette seule assertion, et demeuraient sceptiques même après que j'eus argumenté de différentes façons.
C'est pourquoi, afin de répliquer aux uns, de satisfaire la curiosité des autres, de tenter de persuader les indécis et de soutenir un point de vue très marginal sous nos latitudes, j'ai souhaité réunir dans un petit recueil - que vous commencez de parcourir -, une quantité non négligeable de raisons de garder son cheval entier. J'en ai réunies cent-une, mais la liste qu'elles forment ainsi ne se donne pas pour strictement exhaustive.
J'aborderai différents aspects de la question, naturels et éthologiques, économiques et médicaux, sportifs ou inhérent à la pratique quotidienne, en mêlant la gravité que nécessite le sujet à l'humour