Chute de miss topsy, la

La Chute de Miss Topsy est un roman du critique littraire, journaliste et crivain Suisse douard Rod (1857 ? 1910). Cette dition numrique comporte une table des matires dynamique. Elle est parfaitement mise en page pour une lecture sur liseuse lectronique. Extrait : Andr Frmy n?tait point n pour l?existence monotone d?employ dans un minist: le travail en coupes res rpugnait sa nonchalance un peu maladive les minuties administratives exaspraient son imagination vagabonde: la seule vue de son chef de bureau, gras, lourd, correct et solennel, lui faisait courir dans le dos un petit frisson d?agacement. Il travaillait sans ardeur les jours o l?ouvrage manquait, il tordait sa plume entre ses doigts, ou tambourinait sur son pupitre, ou lisait, quoiqu?il n?et pas grand got pour la lecture: tandis que son camarade, le pote Pellard, un gros garon joufflu, ras, chtain et jovial, alignait pniblement des alexandrins, en cherchant des rimes riches dans son Quitard. De longs moments passaient ainsi puis, tout coup, la voix de Pellard clatait, dclamant avec un accent terriblement mridional un sonnet ou une ballade de forme si complique et si cherche qu?il tait difficile d?en suivre le sens. ? Hein, qu?est-ce que vous dites de a, Fr?? Andr fronait lrement les sourcils pendant la lecture, et sa bouche se crispait en une srie de tics nerveux. Une fois le morceau fini, son visage reprenait sa placidit habituelle. ? a n?est pas mal, n?est-ce pas? demandait Pellard. Il rpondait, par politesse: ? Oui, c?est bien, c?est bien? C?est mieux que votre dernire pice, il me semble!? Le bon visage du pote s?: ? Les ballades, voyez-vous, c?est difficile? Mais quand on les russit? Et il expliquait ses thories d?art, parlait du volume qu?il publierait chez Lemerre, ds qu?il aurait runi la somme n de son drame: Vercingtorix, auquel il travaillait le soir, et qu?il prsenterait la Comdie Franaise. De temps en temps Andr, qui balanait son pied en l?coutant, l?interrompait pour lui dire: ? Vous arriverez, ? vous avez la foi!? Et un fin sourire, moqueur ou d, plissait ses lvres minces...