Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique. Extrait: Au mois de décembre dernier parut, dans la revue russe Mir Boji, une nouvelle de Mamine-Sibiriak, d?une adorable originalité. L?auteur a su, dans quelques pages d?un récit saisissant, discuter le problème le plus inquiétant, le problème de la mort. Sa Confession (Ispovied) sortait tellement de l?ordinaire, que j?ai cru nécessaire de relever dans la Revue des Revues (1er Janvier 1895) son étrange beauté. Quel ne fut pas notre agréable étonnement à la lecture du Maître et Serviteur de Tolstoï ! Les deux auteurs se sont en réalité attaqués presque en même temps au même sujet, à l?aide des mêmes moyens et sont arrivés à la même conclusion. Le Maître et serviteur, qui a paru trois mois après la nouvelle de Sibiriak, exclut toute pensée d?imitation de la part de ce dernier. La signature de Tolstoï qui accompagne son ?uvre met hors de doute son originalité absolue. Donc, un hasard des plus extraordinaires a fait naître à dis-tance, et à l?insu des deux auteurs, deux ?uvres analogues comme tendances et moyens d?exécution. Quel puissant argument en faveur de la théorie des idées qui flottent en l?air et réagissent de la même façon, sur les cerveaux les plus dissemblables ! Il en est de même des inventions qu?on invente en même temps aux deux bouts du monde et des ?uvres d?art dont l?analogie fait crier quelquefois au vol et au plagiat. Mais à côté de cette curieuse coïncidence qui frappera l?imagination des lettrés, les deux nouvelles forment deux petits chefs-d??uvre, chacune dans son genre. Ce qui les distingue surtout, c?est le tempérament des deux créateurs. Le récit de Tolstoï est tranquille comme la vie d?un homme qui, après avoir beaucoup souffert et beaucoup réfléchi, s?est réconcilié avec les travers de notre existence. Chez Mamine-Sibiriak, le tempérament déborde, la logique mystérieuse de la mort le remplit de terreur et d?épouvante. Son récit devient brusque, nerveux, passionnant et rappelle la marche d?un homme qui court à grands pas vers le gouffre, vers l?inconnu... Nos lecteurs comprendront le plaisir que nous éprouvons à pouvoir leur offrir en même temps les deux ?uvres, et en présence de ce régal rare, nous excuseront d?avoir consacré à notre feuilleton plus de place que de coutume. Puisque nous sommes en plein pays des coïncidences, signalons-en encore une et non moins bizarre. La mort, qui a inspiré Tolstoï et Mamine a, l?année dernière, donné également naissance à un chef-d??uvre polonais. C?est la Mort (Smierc) de J. Dabrowski, l?objet d?attendrissement de tout un peuple et l?enthousiasme de tous les critique polonais.
Confession, la
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