Le 16 décembre 1909, vers quatre heures du soir, notre petite bande de six touristes français, quittant la grande bête de ville qu’est Madras, s’embarquait sur le paquebot Tara de la compagnie British India pour traverser le golfe du Bengale à destination de Rangoon.
Si nous trouvâmes quelque agrément à la conversation de nos compagnons de voyage, je dois avouer que, pendant cette traversée, nous nous intéressâmes surtout aux douze cents coolies de la côte de Coromandel que transportait notre navire, et qui allaient faire la récolte du riz pour les nonchalants Birmans. Toute cette foule bigarrée, accroupie à la mode asiatique les pieds à plat, ou couchée sur des nattes, présentait la plus amusante, la plus vivante, la plus charmante polychromie qui se puisse voir. Les uns mangeaient le riz longuement pétri entre les doigts, soigneusement façonné en forme de boule ; d’autres buvaient à la régalade l’eau sucrée des noix de coco, ouvertes d’un coup de serpette carrée.
Si nous trouvâmes quelque agrément à la conversation de nos compagnons de voyage, je dois avouer que, pendant cette traversée, nous nous intéressâmes surtout aux douze cents coolies de la côte de Coromandel que transportait notre navire, et qui allaient faire la récolte du riz pour les nonchalants Birmans. Toute cette foule bigarrée, accroupie à la mode asiatique les pieds à plat, ou couchée sur des nattes, présentait la plus amusante, la plus vivante, la plus charmante polychromie qui se puisse voir. Les uns mangeaient le riz longuement pétri entre les doigts, soigneusement façonné en forme de boule ; d’autres buvaient à la régalade l’eau sucrée des noix de coco, ouvertes d’un coup de serpette carrée.