Le personnage de Don Juan est avant tout un mythe. Les efforts d'identification à un personnage réel sont vains, on peut seulement lui reconnaitre certains critères qui lui sont propres. Fondamentalement, Don Juan recherche et vit dans le plaisir et la jouissance de l?instant présent, en s'opposant aux contraintes et aux règles sociales, morales et religieuses, ainsi qu'en ignorant volontairement autrui. C'est donc à la fois un jouisseur et un libertin, également égoïste et destructeur. Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Albert W?odzimierz Apolinary de W??-Kostrowicki, est un écrivain naturalisé français (né polonais), né le 26 août 1880 à Rome et mort le 9 novembre 1918 à Paris. C'est l'un des plus grands poètes français du début du XXe siècle, auteur notamment du Pont Mirabeau. Il écrit également des nouvelles et des romans érotiques. Il pratique le calligramme (terme de son invention désignant ses poèmes écrits en forme de dessins et non de forme classique en vers et strophes). Il est le chantre de toutes les avant-gardes artistiques, notamment le cubisme, poète et théoricien de l'Esprit nouveau, et précurseur du surréalisme dont il a forgé le nom. Extrait: Les jours d?été étaient revenus, ma mère s?était rendue à la campagne dans une propriété qui nous appartenait depuis peu. Mon père était resté à la ville pour s?occuper de ses affaires. Il regrettait d?avoir acheté cette propriété sur les instances de ma mère : « C?est toi qui as voulu cette maison de campagne, disait-il, vas-y si tu veux, mais ne me force pas à y aller. D?ailleurs, tu peux être certaine, ma chère Anna, que je vais la revendre dès que l?occasion s?en présentera. ? Mais mon ami, disait ma mère, tu ne peux pas te figurer comme l?air de la campagne fera du bien aux enfants... ? Ta, ta, ta, répliquait mon père, en consultant un agenda et en prenant son chapeau, je t?ai passé cette fantaisie, mais j?ai en tort. » Ma mère était donc partie à sa campagne, comme elle disait, dans l?intention de jouir le plus rapidement et le plus complètement possible de ce plaisir momentané. Elle était accompagnée d?une s?ur plus jeune qu?elle et encore à marier, d?une femme de chambre, de moi, son fils unique, et enfin d?une de mes s?urs plus âgée que moi d?un an. Nous arrivâmes tous joyeux à la maison de campagne que les gens du pays avaient surnommée le Château. Le Château était une vieille demeure de fermiers riches. Il datait, sans doute, du XVIIe siècle. À l?intérieur il y avait beaucoup de place, mais la disposition des pièces était si extraordinaire qu?en somme cette maison était plutôt incommode à habiter à cause des allées et venues qu?occasionnait ce désordre architectural. Les chambres n?étaient pas placées comme dans les maisons ordinaires, mais étaient séparées par une masse de couloirs obscurs, de corridors tortueux, d?escaliers en spirale.
Exploits d’un jeune don juan, les
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