Le Nil coulait lentement, dans le silence de la nuit, entranant le reflet bris des larges toiles qui tachaient l?ther obscur du ciel. Et, pareille un autre fleuve, une caravane, profitant de la fracheur nocturne, cheminait en bon ordre sur l?une des rives. Parfois, un cri s?levait, activant l?allure d?une bte de somme ; le claquement d?un fouet dchirait le silence, et le rythme d?un trot momentan sonnait sourdement sur le sable. La caravane voulait entrer Oph, la ville royale des Pharaons, avant le lever du soleil ; elle se htait, mais d le ciel blmissait, les toiles s?effaaient une une ; les objets apparaissaient, sans couleur encore, mais dcoupant leurs silhouettes noires sur l?atmosphre claircie. Les chameaux, cambrant leur long col et balanant leurs ttes aux lvres pendantes, les nes, disparaissant demi sous leurs charges et harcels par leurs conducteurs, les chariots, tirs pniblement par de grands b?ufs qui mugissaient par instants, se dgageaient de plus en plus de l?ombre. Bientt les ibis roses, qui dormaient un pied dans l?eau, fouettrent l?air de leurs grandes ailes et rent leurs membres ; des gypates s?envolrent avec des cris aigus, le Nil s?claira, en mme temps que le ciel, et un faisceau de rayons d?or jaillit de l?horizon oriental.
Fleurs d’orient
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