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    Histoire romaine (Mommsen) – Tome 1 – 2 Volumes (French Edition)

    Por Theodor Mommsen

    Sobre

    PREMIÈRES IMMIGRATIONS EN ITALIE



    Nul récit, nulle tradition ne fait mention des plus anciennes migrations de la race humaine en Italie. L’antiquité, là comme partout ailleurs, croyait les premiers habitants sortis du sol. Laissons au naturaliste à décider, dans sa science, de l’origine des diverses races et de leurs rapports physiques avec les climats qu’elles ont traversés. L’histoire n’a pas d’intérêt, pas plus qu’elle n’en a le pouvoir, à rechercher si la population originaire d’une contrée a été autochtone, ou si elle est venue d’ailleurs. Ce qu’elle doit tenter de retrouver, ce sont les couches successives des peuples qui se sont superposés sur le sol. Par là seulement, et en remontant aussi loin que possible en arrière, il lui sera donné de constater les étapes de toute civilisation quittant son berceau pour parcourir sa carrière de progrès, et d’assister à l’anéantissement des races mal douées ou incultes sous l’alluvion de celles marquées au coin d’un plus haut génie.

    L’Italie est tout à fait pauvre en monuments de l’époque primitive, différant notablement en cela d’avec d’autres contrées, illustres au même titre. À en croire les recherches des antiquaires allemands, l’Angleterre, la France, l’Allemagne du Nord et la Scandinavie auraient été occupées, avant les migrations des peuples indo-germaniques, par un rameau de la branche tchoude[1], par un peuple nomade encore peut-être, vivant de la chasse et de la pêche, fabriquant ses instruments usuels avec la pierre, les os ou l’argile, se parant avec des dents d’animaux ou des bijoux d’ambre, ignorant l’agriculture et le travail des métaux. Dans l’Inde aussi, les migrations indo-germaines rencontrèrent devant elles une population de couleur brune et moins accessible à la culture. Mais vous chercheriez en vain en Italie les vestiges d’une nation autochtone dépossédée de son ancienne demeure, tandis qu’on rencontre encore ceux des Lapons et des Finnois dans les contrées celtiques et germaniques, ou ceux des races noires dans les montagnes de l’Inde. Vous n’y trouveriez pas davantage les débris d’une nation primitive éteinte, ces squelettes, singulièrement conformés, ces tombeaux, ces salles de banquet appartenant à l’âge de pierre de l’antiquité germaine. Rien jusqu’ici n’est venu faire croire à l’existence en Italie d’une race antérieure, à l’âge de l’agriculture, et du travail des métaux. S’il était vrai qu’il y ait jamais eu dans ce pays une famille humaine appartenant à l’époque première de la civilisation, à celle où l’homme vit encore à l’état sauvage, cette famille n’a laissé d’elle absolument aucun témoignage, si mince qu’il puisse être.

    Les races humaines ou les peuples appartenant à un type individuel, constituent les éléments de la plus ancienne histoire. Parmi ceux que l’on trouve en Italie plus tard, les uns, comme les Hellènes, sont certainement venus par immigration ; les autres, comme les Brutiens et les habitants de la Sabine, procèdent d’une dénationalisation antérieure. En dehors de ces deux groupes, nous entrevoyons encore un certain nombre de peuplades, dont l’histoire ne nous apprend pas les migrations, mais que nous reconnaissons a priori pour immigrées, et qui assurément ont subi du dehors une atteinte profonde à leur nationalité primitive. Quelle a été cette nationalité ? C’est à la science de le rechercher et de le dire. Tâche impossible, d’ailleurs, et dont il faudrait se hâter de désespérer, si nous n’avions pour guides d’autres indications que le ramas confus des noms de peuples, et des vagues traditions soi-disant historiques, puisées dans les maigres esquisses de quelques voyageurs plus éclairés, et dans des légendes sans valeur, conventionnellement rassemblées ou fixées, et le plus souvent contraires au sens vrai de la tradition et de l’histoire. Une source seule nous reste, d’où nous puissions tirer quelques documents, partiels sans doute, mais du moins authentiques : nous voulons parler des idiomes primitifs des populations...
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