«Hier, aux Invalides, pour compter et admirer les canons pris aux Allemands dans les derniers combats en Champagne et en Picardie, il y avait foule. Ce sont de laids modèles que ces produits de Krupp, et vraiment ils sont représentatifs de la lourdeur et de la brutalité teutonnes. C?est ce qu?un officier, très simplement, expliquait à trois jeunes filles, qu?il accompagnait, hier, dans la cour des Invalides, par ce beau dimanche d?octobre, digne de l?été, et où les feuilles jaunissantes tombent cependant, annonçant l?hiver. Ce brave soldat avait le bras droit en écharpe et la tête bandée. Il portait sur la poitrine la croix de la Légion d?honneur et la croix de Guerre. Les jeunes filles l?écoutaient avec un air d?admiration. On sentait qu?elles le trouvaient beau, séduisant, charmant, avec sa tête emmaillotée et son bras blessé. L?une d?elles, du bout de son ombrelle fouettait la culasse du lourd canon, tout noir, qui servait à la démonstration, et rien ne pouvait dépasser le mépris haineux de ce geste de jeune fille frappant le canon prisonnier. C?était toute l?armée allemande qu?elle fustigeait de ce coup d?ombrelle sur la culasse vide.»
Journal d’un bourgeois de paris pendant la
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