Conduit au désespoir par la religion sans foi, je finis cependant par me convaincre, en voyant vivre l’humanité, que ce désespoir n’afflige point tous les hommes et, qu’au contraire, ils vivent et ont toujours vécu par la foi. J’en ai vu autour de moi à qui leur conception religieuse de la vie permet de vivre dans la paix et la joie, et de mourir de même.
Ma raison était impuissante à comprendre cette conception. J’ai cherché alors à organiser mon existence à l’exemple des croyants : je me suis efforcé de m’unir à eux, de me solidariser avec eux, d’agir comme eux, tant dans l’existence de chaque jour que dans le culte extérieur de la divinité, et je croyais que de cette façon j’aurais découvert le sens de la vie.
Or, plus je me rapprochais du peuple, plus j’imitais sa manière de vivre et suivais les cérémonies de son culte extérieur, et plus je sentais sur moi l’action de deux forces contraires : d’une part, je pénétrais de mieux en mieux le sens d’une vie que n’interrompait pas la mort, et cela me satisfaisait ; de l’autre, je m’apercevais que ce culte et cette foi de surface étaient insidieux. Je me rendais bien compte que, soit ignorance, soit manque de loisir et irréflexion, le peuple ne pouvait discerner ce mensonge ; tandis que moi, il m’était impossible de ne pas l’apercevoir ou de fermer les yeux, une fois le mensonge découvert, comme me le conseillaient les croyants instruits.
À mesure que j’avançais dans l’accomplissement de mes devoirs de fidèle, mes yeux s’ouvraient graduellement sur ce mensonge, et le besoin de connaître la limite où dans cette doctrine finit le mensonge et commence la vérité devenait pour moi de plus en plus impérieux.
Le fait que la doctrine chrétienne contenait la vérité même de la vie ne faisait plus aucun doute pour moi. Aussi, le désaccord que je ressentais était-il devenu tel que je ne pouvais plus délibérément fermer les yeux, comme je le faisais auparavant, et j’étais forcé d’examiner de près la doctrine que je voulais professer...
Ma raison était impuissante à comprendre cette conception. J’ai cherché alors à organiser mon existence à l’exemple des croyants : je me suis efforcé de m’unir à eux, de me solidariser avec eux, d’agir comme eux, tant dans l’existence de chaque jour que dans le culte extérieur de la divinité, et je croyais que de cette façon j’aurais découvert le sens de la vie.
Or, plus je me rapprochais du peuple, plus j’imitais sa manière de vivre et suivais les cérémonies de son culte extérieur, et plus je sentais sur moi l’action de deux forces contraires : d’une part, je pénétrais de mieux en mieux le sens d’une vie que n’interrompait pas la mort, et cela me satisfaisait ; de l’autre, je m’apercevais que ce culte et cette foi de surface étaient insidieux. Je me rendais bien compte que, soit ignorance, soit manque de loisir et irréflexion, le peuple ne pouvait discerner ce mensonge ; tandis que moi, il m’était impossible de ne pas l’apercevoir ou de fermer les yeux, une fois le mensonge découvert, comme me le conseillaient les croyants instruits.
À mesure que j’avançais dans l’accomplissement de mes devoirs de fidèle, mes yeux s’ouvraient graduellement sur ce mensonge, et le besoin de connaître la limite où dans cette doctrine finit le mensonge et commence la vérité devenait pour moi de plus en plus impérieux.
Le fait que la doctrine chrétienne contenait la vérité même de la vie ne faisait plus aucun doute pour moi. Aussi, le désaccord que je ressentais était-il devenu tel que je ne pouvais plus délibérément fermer les yeux, comme je le faisais auparavant, et j’étais forcé d’examiner de près la doctrine que je voulais professer...