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    La Grande Ombre (French Edition)

    Por Arthur Conan Doyle

    Sobre

    Extrai:

    Me voici, moi, Jock Calder, de West Inch, arrivé à peine au milieu du dix-neuvième siècle, et à l’âge de cinquante-cinq ans.

    Ma femme ne me découvre guère qu’une fois par semaine derrière l’oreille un petit poil gris qu’elle tient à m’arracher.

    Et pourtant quel étrange effet cela me fait que ma vie se soit écoulée en une époque où les façons de penser et d’agir des hommes différaient autant de celles d’aujourd’hui que s’il se fut agi des habitants d’une autre planète.

    Ainsi, lorsque je me promène par la campagne, si je regarde par là-bas, du côté de Berwick, je puis apercevoir les petites traînées de fumée blanche, qui me parlent de cette singulière et nouvelle bête aux cent pieds, qui se nourrit de charbon, dont le corps recèle un millier d’hommes, et qui ne cesse de ramper le long de la frontière.

    Quand le temps est clair, j’aperçois sans peine le reflet des cuivres, lorsqu’elle double la courbe vers Corriemuir.

    Puis, si je porte mon regard vers la mer, je revois la même bête, ou parfois même une douzaine d’entre elles, laissant dans l’air une trace noire, dans l’eau une tache blanche, et marchant contre le vent avec autant d’aisance qu’un saumon remonte la Tweed.

    Un tel spectacle aurait rendu mon bon vieux père muet de colère autant que de surprise, car il avait la crainte d’offenser le Créateur, si profondément enracinée dans l’âme, qu’il ne voulait pas entendre parler de contraindre la Nature, et que toute innovation lui paraissait toucher de bien près au blasphème.

    C’était Dieu qui avait créé le cheval.

    C’était un mortel de là-bas, vers Birmingham, qui avait fait la machine.

    Aussi mon bon vieux papa s’obstinait-il à se servir de la selle et des éperons.

    Mais il aurait éprouvé une bien autre surprise en voyant le calme et l’esprit de bienveillance qui règnent actuellement dans le cœur des hommes, en lisant dans les journaux et entendant dire dans les réunions qu’il ne faut plus de guerre, ― excepté bien entendu, avec les nègres et leurs pareils.

    Quand il mourut, ne nous battions-nous pas, presque sans interruption, ― une trêve de deux courtes années, ― depuis bientôt un quart de siècle ?

    Réfléchissez à cela, vous qui menez aujourd’hui une existence si tranquille, si paisible.

    Des enfants ; nés pendant la guerre, étaient devenus des hommes barbus, avaient eu à leur tour des enfants, que la guerre durait encore.

    Ceux qui avaient servi et combattu à la fleur de l’âge et dans leur pleine vigueur, avaient senti leurs membres se raidir, leur dos se voûter, que les flottes et les armées étaient encore aux prises.

    Rien d’étonnant, dès lors, qu’on en fût venu à considérer la guerre comme l’état normal, et qu’on éprouvât une sensation singulière à se trouver en état de paix.

    Pendant cette longue période, nous nous battîmes avec les Danois, nous nous battîmes avec les Hollandais, nous nous battîmes avec l’Espagne, nous nous battîmes avec les Turcs, nous nous battîmes avec les Américains, nous nous battîmes avec les gens de Montevideo.

    On eût dit que dans cette mêlée universelle, aucune race n’était trop proche parente, aucune trop distante pour éviter d’être entraînée dans la querelle.

    Mais ce fut surtout avec les Français que nous nous battîmes ; et de tous les hommes, celui qui nous inspira le plus d’aversion, et de crainte et d’admiration, ce fut ce grand capitaine qui les gouvernait.

    C’était très crâne de le représenter en caricature, de le chansonner, de faire comme si c’était un charlatan, mais je puis vous dire que la frayeur qu’inspirait cet homme planait comme une ombre noire au-dessus de l’Europe entière, et qu’il fut un temps où la clarté d’une flamme apparaissant de nuit sur la côte faisait tomber à genoux toutes les femmes et mettait les fusils dans les mains de tous les hommes.

    Il avait toujours gagné la partie : voilà ce qu’il y avait de terrible.

    On eût dit qu’il portait la fortune en croupe...
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