Extrait:
Depuis l’exposition posthume des tableaux peints par Paul Delaroche, l’usage semble consacré parmi nous de recueillir et de présenter dans leur ensemble les œuvres des artistes éminents que la mort vient de frapper. Il y a dans cette épreuve suprême, dans cette sorte d’enquête publique sur les actes et sur la portée d’un talent, quelque chose de la pieuse sympathie qu’expriment ou qu’inspirent les oraisons funèbres, quelque chose aussi de l’impartialité clairvoyante qui appartient aux jugements de l’histoire. En achevant de s’informer ainsi, en pesant la somme totale des titres qu’elle avait autrefois comptés un à un et peut-être admis un peu à la légère sous l’influence d’un succès passager, l’opinion des contemporains acquiert presque la valeur d’une décision juridique ; elle laisse du moins pressentir, elle prépare les arrêts de la postérité.
Depuis l’exposition posthume des tableaux peints par Paul Delaroche, l’usage semble consacré parmi nous de recueillir et de présenter dans leur ensemble les œuvres des artistes éminents que la mort vient de frapper. Il y a dans cette épreuve suprême, dans cette sorte d’enquête publique sur les actes et sur la portée d’un talent, quelque chose de la pieuse sympathie qu’expriment ou qu’inspirent les oraisons funèbres, quelque chose aussi de l’impartialité clairvoyante qui appartient aux jugements de l’histoire. En achevant de s’informer ainsi, en pesant la somme totale des titres qu’elle avait autrefois comptés un à un et peut-être admis un peu à la légère sous l’influence d’un succès passager, l’opinion des contemporains acquiert presque la valeur d’une décision juridique ; elle laisse du moins pressentir, elle prépare les arrêts de la postérité.