Avec son roman "L'Agent Secret", Joseph Conrad (1857-1924) part d'un fait historique, la tentative, avortée, faite en 1894, de détruire par une bombe l'Observatoire de Greenwich. Un français, Martial Bourdin fut tué en 1894 devant l'Observatoire par la bombe qu'il transportait.
Résumé :
Le sujet est l'histoire noire et comique des espions, terroristes, anarchistes et agents provocateurs d'une puissance étrangère non nommée (mais ressemblant à la Russie) dans les ruelles mal famées de Londres au début du XXe siècle. Le personnage principal est Verloc, agent secret infiltrant le milieu anarchiste, impliqué dans un ambitieux plan terroriste qui aboutit à poser une bombe à l'observatoire royal de Greenwich.
Extrait :
"Quand il s’absentait le matin, M. Verloc laissait la boutique aux soins de son beau-frère, ce qui n’offrait pas d’inconvénients, car les affaires, en tous moments assez calmes, étaient relativement nulles jusque vers le soir. M. Verloc s’inquiétait peu, d’ailleurs, de cette partie ostensible de ses occupations… En outre, sa femme était là pour surveiller son beau-frère.
L’étroite boutique occupait le peu de largeur de la maison, une hideuse maison de brique comme il en existait beaucoup avant que l’on eût commencé à reconstruire les vieux quartiers de Londres, et cette sorte de boîte carrée avait une façade divisée en petits panneaux vitrés. Pendant le jour, la porte restait fermée ; le soir elle s’entrouvrait discrètement.
Derrière le vitrage, s’étalaient des photographies de danseuses plus ou moins déshabillées ; des paquets indéfinissables, emballés comme des spécialités médicales ; des enveloppes en papier jaune très mince, cachetées et étiquetées 2 shillings et 6 pence en larges chiffres noirs. Accrochées à une corde, comme pour sécher, pendaient quelques publications comiques françaises de dates reculées. Il y avait aussi une grande tasse de porcelaine bleu foncé, une cassette en bois noirâtre, des fioles d’encre à marquer et des timbres en caoutchouc ; des livres au titre suggestif ; de vieux numéros de journaux inconnus, mal imprimés, aux dénominations ronflantes : la Torche, le Gong. Et les deux becs de gaz, soit par économie, soit pour le gré de la clientèle, étaient toujours baissés.
Cette clientèle se composait tantôt de tout jeunes gens qui hésitaient un moment devant la montre avant de se faufiler brusquement à l’intérieur ; tantôt d’hommes d’un âge plus mûr et d’aspect plutôt minable. Ceux-ci portaient généralement le col de leur pardessus relevé jusqu’à la moustache, le feutre rabattu sur les yeux ; des traces de boue maculaient le bas de leur pantalon, vêtement de camelote élimé par un trop long usage et recouvrant des jambes qui ne paraissaient pas valoir mieux."
Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différents chapitres pour faciliter la lecture de l'ouvrage.
Résumé :
Le sujet est l'histoire noire et comique des espions, terroristes, anarchistes et agents provocateurs d'une puissance étrangère non nommée (mais ressemblant à la Russie) dans les ruelles mal famées de Londres au début du XXe siècle. Le personnage principal est Verloc, agent secret infiltrant le milieu anarchiste, impliqué dans un ambitieux plan terroriste qui aboutit à poser une bombe à l'observatoire royal de Greenwich.
Extrait :
"Quand il s’absentait le matin, M. Verloc laissait la boutique aux soins de son beau-frère, ce qui n’offrait pas d’inconvénients, car les affaires, en tous moments assez calmes, étaient relativement nulles jusque vers le soir. M. Verloc s’inquiétait peu, d’ailleurs, de cette partie ostensible de ses occupations… En outre, sa femme était là pour surveiller son beau-frère.
L’étroite boutique occupait le peu de largeur de la maison, une hideuse maison de brique comme il en existait beaucoup avant que l’on eût commencé à reconstruire les vieux quartiers de Londres, et cette sorte de boîte carrée avait une façade divisée en petits panneaux vitrés. Pendant le jour, la porte restait fermée ; le soir elle s’entrouvrait discrètement.
Derrière le vitrage, s’étalaient des photographies de danseuses plus ou moins déshabillées ; des paquets indéfinissables, emballés comme des spécialités médicales ; des enveloppes en papier jaune très mince, cachetées et étiquetées 2 shillings et 6 pence en larges chiffres noirs. Accrochées à une corde, comme pour sécher, pendaient quelques publications comiques françaises de dates reculées. Il y avait aussi une grande tasse de porcelaine bleu foncé, une cassette en bois noirâtre, des fioles d’encre à marquer et des timbres en caoutchouc ; des livres au titre suggestif ; de vieux numéros de journaux inconnus, mal imprimés, aux dénominations ronflantes : la Torche, le Gong. Et les deux becs de gaz, soit par économie, soit pour le gré de la clientèle, étaient toujours baissés.
Cette clientèle se composait tantôt de tout jeunes gens qui hésitaient un moment devant la montre avant de se faufiler brusquement à l’intérieur ; tantôt d’hommes d’un âge plus mûr et d’aspect plutôt minable. Ceux-ci portaient généralement le col de leur pardessus relevé jusqu’à la moustache, le feutre rabattu sur les yeux ; des traces de boue maculaient le bas de leur pantalon, vêtement de camelote élimé par un trop long usage et recouvrant des jambes qui ne paraissaient pas valoir mieux."
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