L’ombre rasant les murs recherchait un humain précis. Il avait déjà assassiné deux êtres de la Création, un homme et une femme. Il sélectionnait ses victimes qu’il voulait instruites, de bonne famille, sans antécédent héréditaire, entre 40 et 55 ans et de celles qu’on ne remarque pas. Il avait un point commun avec les tueurs en série repérant leurs proies parmi des dizaines voire des centaines de personnes qui ne les voyaient jamais venir. Parce que comme eux, en plus d’être méthodique, il prenait son temps. En ce mois de décembre où la température était glaciale, les gens libérés de leurs obligations professionnelles ou personnelles se hâtaient de regagner la chaleur de leur foyer. Celui qu’il attendait tapi comme un cloporte se nommait Charles Henry. Tous les soirs, ce dernier rentrait vers 21 heures sans faire de bruit pour ne pas déranger sa voisine, une dame âgée. Il était médecin, cultivé, la cinquantaine, bref le profil idéal selon le tueur. Peut-être avait-il eu un ou deux patients supplémentaires ou avait été faire quelques courses. Les humains mangeaient contrairement à lui. Il attendit encore un peu puis alors qu’il avait décidé de revenir le lendemain soir, des pas résonnèrent. L’ombre projetée au sol identifia le docteur. En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, le praticien fut projeté au sol avec la force de cinq hommes. Retirant son dentier, le meurtrier lui planta ses deux canines pointues dans la jugulaire et tandis qu’il s’abreuvait goulûment de son sang chaud, le plus dur était de s’arrêter à temps avant que le cœur ne cesse de battre. Recueillir son dernier souffle permettrait à sa progéniture de s’incarner. Maintenant, une autre victime l’attendait quelques rues plus loin.
Le dernier sang (French Edition)
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