Pétrone (en latin : Petronius Arbiter) est un écrivain romain, auteur supposé du Satyricon. Il est généralement (mais pas unanimement) identifié avec le Pétrone (Titus Petronius Niger) de la cour de Néron, né en 14 à Massalia (aujourd'hui Marseille) et mort en 66 à Cumes. Un portrait nous en est donné dans les Annales de Tacite. Toutefois, d'autres hypothèses quant à son identité ont été formulées.
e Satyricon, que la tradition littéraire attribue à Pétrone, est considéré comme l'un des premiers romans de l'histoire de la littérature. Œuvre fragmentaire, il constitue une satire sociale, qui est, grâce à la psychologie des personnages et l'observation réaliste, une véritable innovation littéraire. Pétrone est également l'auteur de poèmes, bien que certains de ceux qui lui furent attribués se soient révélés ne pas être de sa main. On lui attribue également des fragments narratifs, retrouvés au cours des siècles et supposés intégrer le récit du Satyricon.
Table des matières :
Titre
Avertissement du traducteur
Recherches sceptiques sur le Satyricon et son auteur
Le Satyricon
Encolpe et Ascite
Trimalchion
Eumolpe
Fragments attribués à T. Pétrole
Notes
Extrait :
""Recherches sceptiques sur le Satyricon et son auteur"
Première partie :
Si l'on en croit plusieurs savants, onze auteurs célèbres ont porté le nom de Pétrole malheureusement, il ne nous reste de chacun d'eux que des fragments. Parmi ces différents Pétrones, le plus illustre est distingué par le surnom d'Arbiter : c'est à lui qu'on doit le Satyricon, monument de littérature autrefois précieux sans doute par son élégance et sa légèreté, puisque ses ruines même ont encore de quoi plaire ; mais dont la clef, depuis longtemps perdue, ne se retrouvera probablement jamais, quoi qu'en aient dit quelques modernes antiquaires...."
..." Nourri de pareilles fadaises, comment leur goût pourrait-il se former ? un cuistre sent toujours sa cuisine. Ne vous en déplaise, Ô rhéteurs, c'est de vous que date la chute de l'éloquence. En réduisant le discours à une harmonie puérile, à de vains jeux de mots, vous en avez fait un corps sans âme, un squelette. On n'exerçait pas encore la jeunesse à ces déclamations, quand le génie des Sophocles et des Euripides créa pour la scène un nouveau langage. Un pédant croupi dans la poussière des classes, n'étouffait point encore le talent dans son genre, quand la muse de Pindar et de ses neuf rivaux osa faire entendre des chants dignes d'Homère. Et, sans citer les portes, je ne vois point que Platon ni Démosthène se soient exercés dans ce genre de composition. Semblable à une vierge pudique, la véritable éloquence ne connaît point le fard. Simple et modeste, elle s'élève naturellement, et n'est belle que de sa propre beauté. C'est depuis peu que ce débordement d'expressions boursouflées a reflué de l'Asie dans Athènes. Astre malin, son influence meurtrière a comprimé chez la jeunesse les élans du génie, et dès lors les sources de la véritable éloquence se sont taries. A dater de cette époque, quel historien approcha de la perfection de Thucydides, de la renommée d'hypériye ? Citez-moi un seul vers où le bon goût étincelle :."...
e Satyricon, que la tradition littéraire attribue à Pétrone, est considéré comme l'un des premiers romans de l'histoire de la littérature. Œuvre fragmentaire, il constitue une satire sociale, qui est, grâce à la psychologie des personnages et l'observation réaliste, une véritable innovation littéraire. Pétrone est également l'auteur de poèmes, bien que certains de ceux qui lui furent attribués se soient révélés ne pas être de sa main. On lui attribue également des fragments narratifs, retrouvés au cours des siècles et supposés intégrer le récit du Satyricon.
Table des matières :
Titre
Avertissement du traducteur
Recherches sceptiques sur le Satyricon et son auteur
Le Satyricon
Encolpe et Ascite
Trimalchion
Eumolpe
Fragments attribués à T. Pétrole
Notes
Extrait :
""Recherches sceptiques sur le Satyricon et son auteur"
Première partie :
Si l'on en croit plusieurs savants, onze auteurs célèbres ont porté le nom de Pétrole malheureusement, il ne nous reste de chacun d'eux que des fragments. Parmi ces différents Pétrones, le plus illustre est distingué par le surnom d'Arbiter : c'est à lui qu'on doit le Satyricon, monument de littérature autrefois précieux sans doute par son élégance et sa légèreté, puisque ses ruines même ont encore de quoi plaire ; mais dont la clef, depuis longtemps perdue, ne se retrouvera probablement jamais, quoi qu'en aient dit quelques modernes antiquaires...."
..." Nourri de pareilles fadaises, comment leur goût pourrait-il se former ? un cuistre sent toujours sa cuisine. Ne vous en déplaise, Ô rhéteurs, c'est de vous que date la chute de l'éloquence. En réduisant le discours à une harmonie puérile, à de vains jeux de mots, vous en avez fait un corps sans âme, un squelette. On n'exerçait pas encore la jeunesse à ces déclamations, quand le génie des Sophocles et des Euripides créa pour la scène un nouveau langage. Un pédant croupi dans la poussière des classes, n'étouffait point encore le talent dans son genre, quand la muse de Pindar et de ses neuf rivaux osa faire entendre des chants dignes d'Homère. Et, sans citer les portes, je ne vois point que Platon ni Démosthène se soient exercés dans ce genre de composition. Semblable à une vierge pudique, la véritable éloquence ne connaît point le fard. Simple et modeste, elle s'élève naturellement, et n'est belle que de sa propre beauté. C'est depuis peu que ce débordement d'expressions boursouflées a reflué de l'Asie dans Athènes. Astre malin, son influence meurtrière a comprimé chez la jeunesse les élans du génie, et dès lors les sources de la véritable éloquence se sont taries. A dater de cette époque, quel historien approcha de la perfection de Thucydides, de la renommée d'hypériye ? Citez-moi un seul vers où le bon goût étincelle :."...