Ce petit livre est un essai que l’auteur a voulu très proche de la vérité historique : un pape, depuis son palais du Latran, ébranlant les fondations de la plus belle religion du Monde. Tout cela détaché sur l’azur indigo de la mer, notre mer, la mer Méditerranée censée être le support idéal de l’esprit, de la spiritualité dans un second temps, identique à une tige s’élevant et se parant d’une grappe de fleurs merveilleuses. Or, à mer fraîche et bleue, agréablement ventée, peu farouche, ne correspondent pas obligatoirement des riverains doux, pensifs, sages. Elle assista à des tragédies moins dues à ses colères qu’à la malveillance des hommes : défilés de canards boiteux, chevauchées des Walkyries, invasions et guerres. Si j’ai choisi le pape Innocent III pour catalyser ces débordements, c’est que ce personnage marqua le sommet de la trajectoire pontificale, qu’il commit des forfaits inexpiables, qu’il ouvrit une séquence de haine et de violence dont l’histoire souffre encore des retombées. Et ce, longtemps après sa mort, sa croisade et son inquisition inscrivant en lettres de feu les misères des peuples, les libertés bafouées, la loi du plus fort et le désaveu christique par le plus haut des apôtres, son vicaire. L’argument de ce travail n’est pas de faire émerger une incitation à l’athéisme – je suis chrétien –. chrétien certes ! mais chrétien ainsi que Jésus l’avait désiré, capable de pardon, de tolérance, de respect du libre arbitre de chacun. Or, Pape, tu as rompu cette chaîne de bonté et d’amour. Ton œuvre a été celle d’un anti-apôtre, tes ordres ceux d’un barbare du Nord. Avant toi le mal provenait de personnages mauvais, avec toi il provenait du vicaire du Christ. Pape, sens-tu la différence ? Pourquoi ce pape-là justement ? À tout prix ! Je l’ai dit : son règne a atteint un apogée de la puissance temporelle dont il a davantage usé que de son apostolat envers les petits et les miséreux de la Terre, parce qu’il s’est attaqué avec une violence inégalée à des chrétiens dont le message christique était plus proche que le sien du souhait divin, et parce que son œuvre, loin de se circonscrire à son règne, était tracée dans la durée et la diversité des peuples. Le Monde en a été embrasé, enténébré, modifié, faussé. Il a aiguillé l’Histoire vers une voie d’intolérance, un parcours de cahotements et d’arbitraires. « Pape, à ton trépas, le mal gouvernait la planète ». Notre chemin de croix ???
Les crimes d’Innocent III: inquisition (French Edition)
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