Nouvelles du réel
Après Le pavillon des douanes, dont J.-M.G. Le Clézio soulignait « la grande maturité d’écriture », Jean Jauniaux porte dans ce deuxième recueil de nouvelles un regard à la fois ému et acéré sur quelques personnages livrés à la nuit des villes.
Un recueil qui narre la vie quotidienne et les destins brisés.
EXTRAIT DE L'ORGUE DE BARBARIE
Cette année-là, chaque jour de la semaine, j’empruntais pour rejoindre l’école un train qui faisait halte au quai numéro quatre de la Gare Centrale. Il s’immobilisait dans le frémissement du wagon et la plainte des roues dont les souterrains amplifiaient le hurlement et faisaient trembler Bruxelles. Comme des fantômes, les passagers, arrivés à destination, disposaient de quelques minutes pour descendre et céder la place à ceux qui débutaient ici leur voyage.
Enfant solitaire, je me tenais toujours à la même place du même wagon toujours vide, en queue de convoi. Le front appuyé contre la vitre, je rêvassais comme tous les gamins ensommeillés qui auraient vendu leur âme pour quelques secondes de plus à languir, au fond de leur lit, dans la tiédeur de l’aube paresseuse.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Jean Jauniaux sait décidément y faire : quelques lignes lui suffisent à camper une ambiance, à dire les rêves qui animent les hommes et les femmes, la douleur du paradis perdu, les fêlures qui inclinent les silhouettes, les moments de tendresse insolites qui se faufilent entre les pavés de l'absence totale d'espoir. - Thierry Detienne, Promotion des lettres
À PROPOS DE L'AUTEUR
Romancier et nouvelliste, Jean Jauniaux dirige la revue littéraire Marginales aux côtés de Jacques De Decker. Avec Edmond Morrel, il a créé et anime espace-livres.be, une webradio du livre et de la culture.
Après Le pavillon des douanes, dont J.-M.G. Le Clézio soulignait « la grande maturité d’écriture », Jean Jauniaux porte dans ce deuxième recueil de nouvelles un regard à la fois ému et acéré sur quelques personnages livrés à la nuit des villes.
Un recueil qui narre la vie quotidienne et les destins brisés.
EXTRAIT DE L'ORGUE DE BARBARIE
Cette année-là, chaque jour de la semaine, j’empruntais pour rejoindre l’école un train qui faisait halte au quai numéro quatre de la Gare Centrale. Il s’immobilisait dans le frémissement du wagon et la plainte des roues dont les souterrains amplifiaient le hurlement et faisaient trembler Bruxelles. Comme des fantômes, les passagers, arrivés à destination, disposaient de quelques minutes pour descendre et céder la place à ceux qui débutaient ici leur voyage.
Enfant solitaire, je me tenais toujours à la même place du même wagon toujours vide, en queue de convoi. Le front appuyé contre la vitre, je rêvassais comme tous les gamins ensommeillés qui auraient vendu leur âme pour quelques secondes de plus à languir, au fond de leur lit, dans la tiédeur de l’aube paresseuse.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Jean Jauniaux sait décidément y faire : quelques lignes lui suffisent à camper une ambiance, à dire les rêves qui animent les hommes et les femmes, la douleur du paradis perdu, les fêlures qui inclinent les silhouettes, les moments de tendresse insolites qui se faufilent entre les pavés de l'absence totale d'espoir. - Thierry Detienne, Promotion des lettres
À PROPOS DE L'AUTEUR
Romancier et nouvelliste, Jean Jauniaux dirige la revue littéraire Marginales aux côtés de Jacques De Decker. Avec Edmond Morrel, il a créé et anime espace-livres.be, une webradio du livre et de la culture.