Ce livre est parfaitement mis en page pour une lecture sur kindle, il contient une table des matièresdynamique.
L
E philosophe qui publie une nouvelle théorie est tenu de fournir du moins quelques preuves élémentaires que ses prémisses sont raisonnables ; et l’historien qui se hasarde à rapporter des merveilles qui n’ont pas fait partie des connaissances humaines, doit, par égard pour les opinions des autres, produire quelques autorités dignes de foi à l’appui de sa véracité. Je suis dans une position singulière à l’égard de ces deux points essentiels, n’ayant guère à alléguer en faveur de ma philosophie que sa plausibilité, et ne pouvant produire d’autre témoin que moi-même pour établir les faits importants qui vont, pour la première fois, être mis sous les yeux du monde lisant. Dans cet embarras, je sens tout le poids de la responsabilité qui s’attache à moi, car il y a des vérités qui paraissent si peu probables, qu’elles semblent des fictions, et il existe des fictions qui ont un tel air de vérité, qu’un observateur ordinaire est porté à déclarer qu’il en a été le témoin oculaire. Nos historiens feraient bien d’avoir ces deux faits présents à l’esprit, car la connaissance des circonstances pourrait leur faire éviter la mortification de ne pas être crus après avoir pris la peine de citer leurs autorités, et leur épargner beaucoup de travaux pénibles et inutiles. Me trouvant donc abandonné à moi-même pour ce que les Français appellent les pièces justificatives de ma théorie et de mes faits, je ne vois pas de meilleur moyen pour préparer le lecteur à me croire, que de lui rendre un compte fidèle de ma famille, de ma naissance, de mon éducation et de ma vie, jusqu’au moment où je devins spectateur de ces faits merveilleux que j’ai le bonheur de pouvoir raconter, et qu’il sera heureux d’apprendre.
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E philosophe qui publie une nouvelle théorie est tenu de fournir du moins quelques preuves élémentaires que ses prémisses sont raisonnables ; et l’historien qui se hasarde à rapporter des merveilles qui n’ont pas fait partie des connaissances humaines, doit, par égard pour les opinions des autres, produire quelques autorités dignes de foi à l’appui de sa véracité. Je suis dans une position singulière à l’égard de ces deux points essentiels, n’ayant guère à alléguer en faveur de ma philosophie que sa plausibilité, et ne pouvant produire d’autre témoin que moi-même pour établir les faits importants qui vont, pour la première fois, être mis sous les yeux du monde lisant. Dans cet embarras, je sens tout le poids de la responsabilité qui s’attache à moi, car il y a des vérités qui paraissent si peu probables, qu’elles semblent des fictions, et il existe des fictions qui ont un tel air de vérité, qu’un observateur ordinaire est porté à déclarer qu’il en a été le témoin oculaire. Nos historiens feraient bien d’avoir ces deux faits présents à l’esprit, car la connaissance des circonstances pourrait leur faire éviter la mortification de ne pas être crus après avoir pris la peine de citer leurs autorités, et leur épargner beaucoup de travaux pénibles et inutiles. Me trouvant donc abandonné à moi-même pour ce que les Français appellent les pièces justificatives de ma théorie et de mes faits, je ne vois pas de meilleur moyen pour préparer le lecteur à me croire, que de lui rendre un compte fidèle de ma famille, de ma naissance, de mon éducation et de ma vie, jusqu’au moment où je devins spectateur de ces faits merveilleux que j’ai le bonheur de pouvoir raconter, et qu’il sera heureux d’apprendre.