La vive admiration que l’on manifeste à Paris pour les ouvrages de Tolstoï, la sympathie avec laquelle on accueille chaque nouveau volume de ses œuvres, et l’interêt qu’on porte à son individualité, m’ont donné l’idée de traduire ce petit volume intitulé Ma Confession.
Ce livre n’a jamais été publié en Russie. Confession trop franche pour être tolérée dans un pays où la pensée même est sévèrement contrôlée, il n’a circulé dès l’année 1882 qu’en nombreux manuscrits parmi la société intelligente de toute la Russie. Ensuite, à Genève, il a eu deux éditions, dont la dernière date de 1886.
Je regrette de ne l’avoir pas traduit plus tôt ; il aurait dû précéder Que faire ?, Ma Religion, et leur servir d’introduction, puisque c’est justement le récit de l’évolution par laquelle Tolstoï a été amené à ses dernières idées. Or, pour tous ceux qui s’intéressent à notre illustre écrivain, cette évolution doit présenter un vif intérêt.