Ce que je dois dire tout d?abord, c?est comment j?ai appris crire. Cela m?arriva cependant assez tard dans ma longue vie, mais il me faut l?expliquer en commenant, car il parat que vous, les hommes, qui enseignez tant de travaux ceux de ma race, n?avez pas coutume de leur faire faire leurs classes, et un phant capable de lire et d?crire est un phne assez rare pour tre incroyable. Je dis rare, car j?ai entendu affirmer que mon cas n?est pas unique. Pendant ma longue frquentation des hommes, j?tais parvenu comprendre beaucoup de leurs paroles, je savais mme plusieurs langues : le siamois, l?hindoustani et un peu d?anglais. J?aurais pu parler, je m?y essayais quelquefois ; mais je ne produisais que des sons extraordinaires qui faisaient rire mes matres et pouvantaient les phants, mes compagnons, quand il leur tait donn de m?entendre, car cela ne ressemblait pas plus leur langage que, parat-il, celui des hommes. J?avais prs de soixante ans, ce qui est la fleur de la jeunesse pour nous, lorsque le hasard me permit d?apprendre tracer des lettres et crire des mots que je ne parvenais pas prononcer. L?enclos qui m?tait r, dans le palais de Golconde, et o j?tais absolument libre, tait born d?un c par un mur de briques es, bleues et vertes, assez haut, mais qui m?arrivait juste l?aisselle...
Memoires d’un elephant blanc
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