Le comte Charles de Nesselrode (1780-1862) incarne à la perfection l'aristocrate cosmopolite du siècle des Lumières : d'origine allemande, il naît à Lisbonne, au Portugal, d'une mère protestante et d'un père catholique, diplomate de Sa Majesté Catherine la Grande, impératrice de toutes les Russies. Agé d'à peine vingt ans, il suit les traces paternelles, embrassant à son tour la carrière diplomatique.
Le rencontrant à Erfurt, en 1808, Napoléon est frappé par la très petite taille du jeune diplomate, qui ne mesure guère plus d'un mètre cinquante, et déclare paraît-il : 'Il y a là un petit homme qui deviendra grand un jour".
Il ne s'est pas trompé. En effet, son habileté personnelle, de même que la gloire dont se couvre bientôt la Russie en remportant la victoire sur la Grande Armée et en poursuivant Napoléon jusqu'à Paris, permettent à Nesselrode d'entamer une ascension remarquable : en l'espace d'une décennie seulement, il a suffisamment gagné la confiance du tsar Alexandre Ier pour se voir confier les négociations les plus délicates et, finalement, accéder au poste de ministre des Affaires étrangères.
Dès lors, et pendant quelque quarante années, Nesselrode va marquer durablement la politique étrangère russe de son empreinte. Encore inédite en Russie, sa conception des relations internationales reposera principalement sur l'entente et la collaboration avec les autres puissances européennes, conservatrices en particulier.
Bien que vivement décriée par les nationalistes ultra-orthodoxes, partisans de l'isolationnisme, et parfois contrée par les tsars eux-mêmes, cette approche permettra de résoudre bien des crises, valant à la diplomatie russe quelques-uns de ses succès les plus éclatants, jusqu'à ce que la guerre de Crimée vienne en démontrer tragiquement les limites...
Le rencontrant à Erfurt, en 1808, Napoléon est frappé par la très petite taille du jeune diplomate, qui ne mesure guère plus d'un mètre cinquante, et déclare paraît-il : 'Il y a là un petit homme qui deviendra grand un jour".
Il ne s'est pas trompé. En effet, son habileté personnelle, de même que la gloire dont se couvre bientôt la Russie en remportant la victoire sur la Grande Armée et en poursuivant Napoléon jusqu'à Paris, permettent à Nesselrode d'entamer une ascension remarquable : en l'espace d'une décennie seulement, il a suffisamment gagné la confiance du tsar Alexandre Ier pour se voir confier les négociations les plus délicates et, finalement, accéder au poste de ministre des Affaires étrangères.
Dès lors, et pendant quelque quarante années, Nesselrode va marquer durablement la politique étrangère russe de son empreinte. Encore inédite en Russie, sa conception des relations internationales reposera principalement sur l'entente et la collaboration avec les autres puissances européennes, conservatrices en particulier.
Bien que vivement décriée par les nationalistes ultra-orthodoxes, partisans de l'isolationnisme, et parfois contrée par les tsars eux-mêmes, cette approche permettra de résoudre bien des crises, valant à la diplomatie russe quelques-uns de ses succès les plus éclatants, jusqu'à ce que la guerre de Crimée vienne en démontrer tragiquement les limites...