Pour fêter la fin du périple, mon oncle m'invite au Dogo-Onsen de Matsuyama. Avant de faire la queue pour obtenir le sésame, du haut du temple shinto qui domine le onsen, il me fait admirer l'édifice. Cerclé d'immeubles contemporains, le joyau apparaît devant moi. La toiture grise armoise miroite par facettes au gré des rayons du soleil. Alanguis, en yucata, des clients du troisième étage, le plus cher, toisent la rue ; au-dessous, des rangées de zabutons alignés sur les tatamis du niveau inférieur. Mon oncle opte pour la formule la plus onéreuse. Après le bain, nous nous reposons en privé. Le thé et les Botchan Dango dégustés, je m'allonge sur les tatamis frais. Dans l'embrasure des shoji, le feuillage d'un marronnier égaille le ciel retourné, l'odeur de paille envahit mes narines, bâillonne mes oreilles désormais sourdes au trafic. Aujourd'hui, dans mon uniforme, polo rayé gris sur fond bleu et pantalon marine, que me reste-t-il de l'amour du monde ? En attendant notre tour au Dogo-Onsen, je regarde les clients humides, gaillards ou nonchalants, remettre leurs chaussures extraites des casiers à l'entrée.
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