Cet essai répond à quelques auteurs représentatifs, voire canoniques, de l'opposition à l'Intelligence artificielle (IA) : Hubert Dreyfus, avec son étude critique assez systématique, en son temps, Intelligence artificielle, Mythes et limites. Sa critique phénomélogique rencontre de nombreux échos dans le public, et chez les informaticiens eux-mêmes. Joseph Weizenbaum, chercheur en intelligence artificielle lui-même, passé dans le camp de l'oppositon avec son ouvrage Puissance de l'ordinateur et raison de l'homme. Ses objections à l'IA sont plus classiquement morales, et anti-techno-scientifiques. Le philosophe du langage, John Searle, dont le livre, Du cerveau au savoir, résume la plupart des résistances des linguistes à l'intelligence artificielle en transformant les difficultés effectives de la formalisation du langage en impossibilités ontologiques. Terry Winograd, encore un des chercheurs des origines de l'IA, et Fernando Flores, ancien ministre le l'économie en 1973, au Chili, contestent quant à eux la possibilité de l'informatisation du monde humain au nom des mêmes conceptions phénoménologiques post-heideggeriennes dans leur ouvrage commun, L'intelligence artificielle en question.
La philosophie phénoménologique a trouvé une cible de choix dans l'IA qui incarne bien l'image de la science pour la pensée post-romantique. Cette image peut parfaitement être symbolisée par les fresques choisies pour illustrer la couverture du livre, qui se trouvent, sans susciter d'émoi particulier, dans l'escalier qui conduit à la bibliothèque centrale de la Sorbonne. C'est contre les arguments de cette pensée dénigrante que ce livre prend la peine de répondre point par point. Mais cet ouvrage nous invite aussi à bandonner les illusions intellectuelles, contre lesquelles la méthodologie des sciences cognitives et du traitement de l'information peut servir de crible. La démarche même de cette approche critique pouvant être considérée comme un essai d'application de traitement automatisable de la connaissance.
La philosophie phénoménologique a trouvé une cible de choix dans l'IA qui incarne bien l'image de la science pour la pensée post-romantique. Cette image peut parfaitement être symbolisée par les fresques choisies pour illustrer la couverture du livre, qui se trouvent, sans susciter d'émoi particulier, dans l'escalier qui conduit à la bibliothèque centrale de la Sorbonne. C'est contre les arguments de cette pensée dénigrante que ce livre prend la peine de répondre point par point. Mais cet ouvrage nous invite aussi à bandonner les illusions intellectuelles, contre lesquelles la méthodologie des sciences cognitives et du traitement de l'information peut servir de crible. La démarche même de cette approche critique pouvant être considérée comme un essai d'application de traitement automatisable de la connaissance.