Scène I: - La scène est à Paris. GORGIBUS, CELIE, sa suivante. CELIE, sortant toute éplorée et son père la suivant. Ah ! n'espérez jamais que mon cœur y consente. GORGIBUS: Que marmottez-vous là petite impertinente, Vous prétendez choquer ce qui est résolu, Je n'aurais pas sur vous un pouvoir absolu, Et par sottes raisons votre jeune cervelle Voudrait régler ici la raison paternelle. Qui de nous deux à l'autre a droit de faire loi, A votre avis, qui mieux, ou de vous ou de moi Ô sotte, peut juger ce qui vous est utile ! Par la corbleu, gardez d'échauffer trop ma bile, Vous pourriez éprouver sans beaucoup de longueur Si mon bras sait encore montrer quelque vigueur. Votre plus court sera Madame la mutine, D'accepter sans façons l'époux qu'on vous destine. J'ignore, dites-vous, de quelle humeur il est, Et dois auparavant consulter s'il vous plait. Informé du grand bien qui lui tombe en partage, Dois-je prendre le soin d'en savoir davantage, Et cet époux ayant vingt mille bons ducats, Pour être aimé de vous doit-il manquer d'appas. Allez tel qu'il puisse être avec cette somme, Je vous suis caution qu'il est très honnête homme. CELIE: Hélas ! GORGIBUS: Eh bien, hélas ! que veut dire ceci, Voyez le bel hélas ! qu'elle nous donne ici. Hé ! que si la colère une fois me transporte, Je vous ferai chanter hélas ! de belle sorte. Voilà, voilà le fruit de ces empressements Qu'on vous voit nuit et jour à lire vos romans, De Quolibets d'amour votre tête est remplie, Et vous parlez de Dieu, bien moins que de CLELIE. Jetez moi dans le feu tous ces méchants écrits Qui gâtent tous les jours tant de jeunes esprits.....................;
Sganarelle ou Le Cocu imaginaire (1660) (French Edition)
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