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    Simple Histoire, suivi de Lady Mathilde (1791) (French Edition)

    Por Elizabeth Inchbald

    Sobre

    Extrait :
    Dorriforth avait reçu au collége de Saint-Omer une éducation aussi sévère que l’est elle-même la règle de cette maison  ; il y prit les ordres, et devint prêtre catholique romain. Mais rejetant loin de lui tout ce qui n’était que superstition, et discernant avec justesse les vrais devoirs que lui imposait son état, il se fit des principes qu’auraient avoués les premiers défenseurs du christianisme. Toutes les vertus qu’il était appelé à prêcher aux autres, il s’efforçait de les mettre en pratique  ; car il n’avait point promis à Dieu de se séparer du reste des hommes, et de fuir l’honorable emploi de réformer l’humanité  ; il ne voulut point devoir aux murs du cloître un abri contre les tentations du monde. Le centre même de Londres fut pour lui un asile aussi sûr que la retraite, et c’est là qu’il sut acquérir, par lui-même, la prudence, la justice, la force et la tempérance.
    Il touchait à sa trentième année, et il en avait passé près de cinq dans la capitale, lorsqu’il perdit un homme qui lui était bien cher, un ami plus âgé que lui, mais avec qui il était lié dès sa plus tendre jeunesse, et qui, en mourant, lui laissa la garde de sa fille, âgée de dix-huit ans.
    Avant de le charger seul de ce dépôt, M. Milner, frappé à mort, et ne se dissimulant point son état, raisonna ainsi avec lui-même  :
    «  Je n’ai, dans toute ma vie, formé qu’une seule liaison intime  ; Dorriforth est le seul homme que j’aie bien connu et sur qui je puisse compter  ; sûr de son cœur, je n’ai cherché à m’assurer d’aucun autre. J’aurais craint d’avoir à descendre de cette haute estime qu’il m’avait inspirée pour la nature humaine. — Dans ce moment où je ne me rappelle qu’en tremblant les pensées et les actions dont je vais rendre compte, toute vue, tout intérêt humain disparaissent devant moi, et je me crois déjà devant ce tribunal dont chaque instant m’approche. — À qui confierais-je l’unique enfant que je laisse au monde  ? Voilà, dans ce terrible moment, l’important devoir qui me reste à remplir. Si je n’écoutais que ces affections terrestres qui m’attachent à cet enfant par les liens de la nature et de l’habitude, si j’en croyais ce qu’on appelle ordinairement amour paternel, je m’occuperais surtout de son bonheur présent  ; je la livrerais aux soins de ceux qu’elle regarde comme ses plus chers amis  ; mais ces amis ne le sont que dans la prospérité  ; dès que la scène change, ils se retirent. Ma fille aura dans sa vie bien des momens de chagrins, de souffrances, de maladies  ; comme épouse, comme mère, que de peines l’attendent  ! et alors ils l’abandonneront.  »
    Ici les larmes de l’amour paternel l’emportèrent sur les angoisses de la nature expirante.
    «  Ainsi abandonnée, continua-t-il, d’où ma fille attendra-t-elle des consolations  ? Ce secours puissant que l’on trouve dans la religion, et qui, au milieu des horreurs de l’agonie, soutient mon ame et la remplit de douces espérances, ce secours divin lui sera refusé.  »
    C’est ici le lieu de remarquer que M. Milner, quoique catholique romain, avait épousé une protestante, et qu’il avait été convenu entre eux que les fils seraient élevés dans la religion du père, et les filles dans celle de la mère. Une seule fille avait été le fruit de leur union, et c’est elle, c’est l’occupation de son bonheur futur qui répandait tant d’inquiétudes sur les derniers momens de ce tendre père. Fidèle à la promesse qu’il avait faite à son épouse, il lui avait abandonné l’éducation de sa fille, qui fut mise en pension dans une maison protestante, d’où elle sortit instruite de sa religion comme une personne dissipée l’est à son âge. La religion n’est pas ce qui avait occupé son jeune cœur. Miss Milner avait acquis toutes les grâces, tous les talens qui ajoutent à la beauté  ; mais son esprit peu cultivé était resté tel que l’avait formé la nature, à quelques ravages près, que peut-être y avait fait déjà l’art, son rival et son ennemi.
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