Tout au long du xixe siècle, la philologie à la mode germanique, travaillant pour assurer cette réforme et cette délivrance, avait enseigné aux nations que le travail d’un artiste n’était pour rien ou presque rien dans les deux chefs-d’œuvre de l’art épique : c’était la poussée anonyme et la merveilleuse explosion de la « conscience nationale » qui avait dégagé, puis dégrossi les premiers matériaux de cette épopée grecque, comme de toutes les autres épopées primitives à travers le monde ; c’étaient d’anonymes arrangeurs qui avaient classé et retaillé ces matériaux, puis les avaient dressés suivant l’esthétique irrationnelle, mais infaillible du « génie populaire » ; enfin une sorte de contrôleur-général des bâtiments homériques, anonyme lui aussi, — à moins qu’il ne se nommât Lycurgue, Solon, Pisistrate, Zénodote ou même Aristarque, — était tardivement intervenu pour en raboter les joints et en unifier la façade.
Un mensonge de la science allemande (French Edition)
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