Extrait :
L'homme dont nous allons parler n'a jamais occupé de grandes places, il n'a été mêlé à aucun événement historique, il n'a écrit aucun livre. Cependant il a exercé une influence très réelle sur son temps et aussi sur le nôtre. Il a été, en effet, l'un des fondateurs de l'économie politique, le promoteur de l'établissement de la liberté du travail en France et l'inventeur de la célèbre formule : « Laissez faire, laissez passer, » que tout le monde connaît_, dont peu de gens comprennent le sens,
mais qui a servi à étendre l'action individuelle et à réduire celle de l'Etat.
Pour saisir la portée de l'œuvre de Vincent de Gournay, il faut se rappeler quels étaient encore les principes dirigeants du gouvernement au milieu du XVIII ème siècle. Rien ne devait échapper à la protection royale. L'industrie était protégée: des prohibitions et des droits de douane élevés arrêtaient à la frontière les produits venus de l'étranger; à l'intérieur, le travail était monopolisé entre les mains des corporations et des détenteurs de privilèges exclusifs, de sorte que la concurrence existait à peine dans la plupart des métiers...
L'homme dont nous allons parler n'a jamais occupé de grandes places, il n'a été mêlé à aucun événement historique, il n'a écrit aucun livre. Cependant il a exercé une influence très réelle sur son temps et aussi sur le nôtre. Il a été, en effet, l'un des fondateurs de l'économie politique, le promoteur de l'établissement de la liberté du travail en France et l'inventeur de la célèbre formule : « Laissez faire, laissez passer, » que tout le monde connaît_, dont peu de gens comprennent le sens,
mais qui a servi à étendre l'action individuelle et à réduire celle de l'Etat.
Pour saisir la portée de l'œuvre de Vincent de Gournay, il faut se rappeler quels étaient encore les principes dirigeants du gouvernement au milieu du XVIII ème siècle. Rien ne devait échapper à la protection royale. L'industrie était protégée: des prohibitions et des droits de douane élevés arrêtaient à la frontière les produits venus de l'étranger; à l'intérieur, le travail était monopolisé entre les mains des corporations et des détenteurs de privilèges exclusifs, de sorte que la concurrence existait à peine dans la plupart des métiers...